L’hydroélectricité est une composante majeure des portefeuilles d’énergies renouvelables actuels et futurs, permettant de limiter les émissions de CO2 dans l’atmosphère et ainsi de réduire l’impact de la production énergétique sur le climat. Alors que la construction de grands barrages a diminué en Europe occidentale et en Amérique du Nord, elle reste en plein essor dans de nombreux pays émergents, en Amérique du sud notamment.
Ainsi, le bassin fluvial de l’Amazone, le plus vaste et riche en biodiversité de la planète, voit l’expansion hydroélectrique s’accélérer : 158 barrages d’une capacité individuelle supérieure à 1 Mégawatt sont actuellement en service ou en construction dans cinq pays (Pérou, Colombie, Brésil, Equateur, Bolivie) et plus de 350 nouvelles installations sont en projet. Cette prolifération menace l’équilibre socio-environnemental de la région.
Bien que des évaluations environnementales spécifiques à certains sites aient été effectuées pour mesurer les impacts de ces édifices, les approches utilisées prennent rarement en compte les conséquences à l’échelle du bassin amazonien dans son ensemble, en particulier lorsque les rivières traversent des frontières. Des outils d’aide à la planification stratégique sont nécessaires, afin de minimiser les impacts environnementaux des barrages et garantir aux populations les services écosystémiques du fleuve. C’est l’un des 17 Objectifs de développement durable (ODD 6) adoptés par les Nations Unies pour 2030, dont la cible 5 vise à « mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux, y compris au moyen de la coopération transfrontière ».