Biodiversité : La dispersion des espèces suit-elle toujours les mêmes règles ?
Alerte presse CNRS

05 novembre 2018

Julien Cote

Chez de nombreuses espèces, les individus se déplacent au cours de leur vie afin de s’installer dans des habitats mieux adaptés, un processus appelé dispersion par les écologues. Afin d’améliorer les prédictions scientifiques sur le devenir de la biodiversité face aux changements globaux1, il est très important de comprendre les mécanismes de la dispersion, qui module l’adaptation des espèces à leur environnement. Or, ce processus est bien souvent simplifié dans les modèles prédictifs actuels, sous-estimant l’impact des changements globaux sur celui-ci. Dans une nouvelle étude à paraître dans la revue Nature Ecology & Evolution, un réseau international de chercheurs dont quatre laboratoires français2 du CNRS, a établi certaines règles générales pour expliquer la dispersion d’espèces de règnes très différents. Ainsi, ils démontrent que sur 21 espèces allant des microorganismes aux vertébrés, la dispersion répond à des forces créées par d’autres espèces présentes dans le réseau écologique, à savoir la présence de prédateurs et l’abondance de nourriture. Cette dépendance à la présence ou l’absence d’autres espèces doit donc être prise en compte dans les modèles prédictifs du changement global.

 

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Réference

Bottom-up and top-down control of dispersal across major organismal groups, Emanuel Fronhofer, Delphine Legrand, Florian Altermatt, Armelle Anstart, Simon Blanchet, Dries Bonte, Alexis Chaine, Maxime Dahirel, Frederik De Laender, Jonathan de Raedt, Lucie Di Gesu, Staffan Jacob, Oliver Kaltz, Estelle Laurent, Chelsea Little, Luc Madec, Florent Manzi, Stefano Masier, Felix Pellerin, Frank Pennekamp, Nicolas Schtickzelle, Lieven Therry, Alexandre Vong, Lauranne Winandy, and Julien Cote, Nature Ecology and Evolution, le 5 novembre 2018.

Notes

1 Notamment les changements climatiques, de fragmentation du paysage et d’invasions biologiques.

2 Le laboratoire Evolution et diversité biologique de Toulouse (CNRS/UT3 Paul Sabatier/IRD), la Station d’écologie théorique et expérimentale de Moulis (CNRS/UT3 Paul Sabatier), l’Institut des Sciences de l’évolution de Montpellier (CNRS/Université de Montpellier/IRD/EPHE) et le laboratoire Ecobio (CNRS/Université Rennes 1).

Source CNRS