Plusieurs études antérieures avaient suggéré que le système de régulation microbienne externe de la mésange impliquait une glande en bas de son dos appelée glande uropygienne, qui produit une huile utilisée pour enduire le plumage et réguler ainsi les microbes installés là.
Le biologiste Staffan Jacob et ses collègues ont voulu savoir comment une modification du microbiome environnemental (ensemble des microbes auxquels un organisme est exposé) pouvait influer sur le volume et la composition de l’huile sécrétée par cette glande.
Les chercheurs ont donc pulvérisé sur un lot de nids expérimentaux soit une solution favorisant la multiplication des microbes, soit un traitement limitant cette croissance. Ils ont ensuite mesuré la quantité et la composition de l’huile produite par la glande uropygienne de 54 mésanges femelles et 42 mésanges mâles.
Il est apparu que les mâles uniquement augmentent la quantité de leurs sécrétions lorsqu’ils ont plus de microbes sur leur plumage. De plus, mâles et femelles ajustent la composition de leurs secrétions en fonction de la nature des microbes présents sur leur plumage mais de façon différente selon le sexe. Si tous ont affiché des variations de concentration semblables pour douze des molécules composant l’huile, seules les femelles ont montré des changements pour trois autres molécules. Ainsi, les mésanges sont capables d’ajuster leur niveau de défense en fonction des microbes auxquels elles sont exposées, et ce de façon différente selon les sexes.
C’est la première fois que des biologistes démontrent expérimentalement et chez une espèce sauvage, un effet du microbiome environnemental sur un animal. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour l’étude des interactions entre les êtres vivants et leur microbiome.