Six étoiles nouvelles sous les tropiques !
Brève CNRS

05 avril 2019

Monique Gardes, Mélanie Roy

Les tropiques sont connus pour la richesse de leur flore et de leur faune, mais qu’en est-il de la fonge ? Dans les écosystèmes tropicaux, la diversité des champignons est très mal évaluée alors que ces organismes y jouent des rôles essentiels, notamment pour décomposition de la matière organique et la nutrition des plantes . Un réseau international de chercheurs a exploré la diversité de champignons communs dans ces écosystèmes : les géastres néotropicaux. Six espèces nouvelles ont été décrites, largement distribuées en Amérique du Sud. Cette étude, publiée dans la revue PLOS One, illustre la diversité peu connue des champignons sous les néotropiques.

 

 

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]
 

Les champignons du genre Geastrum sont appelés géastres ou « étoiles de terre », car la couche la plus externe du carpophore se déchire à maturité pour former une sorte d’étoile. Dans les forêts tropicales, plusieurs espèces de ce genre sont particulièrement adaptées à une croissance sur bois mort. Les carpophores se développent à partir d’un ensemble d’hyphes organisés en une sorte de tapis blanchâtre. Ce caractère est propre aux espèces néotropicales du genre Geastrum, regroupées dans la sous-section taxonomique Epigea.  Jusqu’à présent, on ne reconnaissait que deux complexes d’espèces sur la base de la morphologie au sein de cette sous-section : Geastrum hirsutum et Geastrum schweinitzii.

 

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]
 

Au cours de cette étude, Monique Gardes et Mélanie Roy (EDB – CNRS/Université Toulouse III Paul Sabatier/IRD) ont mené des expéditions dans les forêts tropicales humides d’Amérique du Sud et des Caraïbes afin de récolter des spécimens de géastres de ce groupe. En parallèle, des collections déposées dans les herbiers du monde entier ont également été étudiées. Certaines de ces collections avaient plus de 150 ans et leur ADN était très dégradé. Un recours à des techniques légistes afin d’extraire leur ADN a donc été employé. Une partie du génome a pu être analysée et des séquences ont été obtenues pour deux régions de ce génome, l’une d’elles permettant l’identification de l’espèce. L’analyse ADN ainsi que l’étude des caractères morphologiques macro et microscopiques de l’ensemble des collections ont permis de différencier douze espèces. Certaines espèces appartiennent au complexe Geastrum schweinitzii, et d’autres se placent dans le complexe Geastrum hirsutum. La moitié d’entre elles étaient inconnues à ce jour.

 

[siteorigin_widget class= »SiteOrigin_Widget_Image_Widget »][/siteorigin_widget]
 

Cette étude illustre donc la sous-estimation de la diversité fongique dans les Néotropiques, du fait d’un manque d’études systématiques qui utilisent à la fois les caractères morphologiques et moléculaires, et des analyses bio-informatiques rigoureuses.

 


 

Réference

Hidden fungal diversity from the Neotropics: Geastrum hirsutum, G. schweinitzii (Basidiomycota, Geastrales) and their allies, Thiago Accioly, Julieth O. Sousa, Pierre-Arthur Moreau, Christophe Lécuru, Bianca D. B. Silva, Mélanie Roy, Monique Gardes, Iuri G. Baseia, María P. Martín, PLOS ONE, 6 février 2019.

Source INEE CNRS