Lors d’une précédente étude publiée en 2011, cette même équipe avait déterminé que le pourcentage moyen d’espèces communes à deux rivières données dans le monde, ou « taux d’homogénéisation », avait augmenté en moyenne de 0.5% seulement lors des deux derniers siècles. Dans cette nouvelle étude, les chercheurs montrent, en simulant l’évolution de la composition en poissons de 1054 rivières sur Terre, que ce taux pourrait grimper à 10% d’ici la fin du siècle, soit une multiplication par 20 !
Pour obtenir ces résultats, 42 scénarios ont été imaginé pour chacun de ces cours d’eau. « Ces scenarios se basaient sur le nombre d’espèces de poissons actuel dans les fleuves concernés et combinaient trois types de variables : le fait qu’il se produise ou non dans le futur une extinction de certaines espèces de poissons dans la rivière concernée, le nombre d’espèces pouvant être introduites, et l’identité de ces espèces », précise Sébastien Villéger, biologiste au laboratoire Ecologie des systèmes marins côtiers (ECOSYM).
Au total, plus de 80% des rivières dans le monde devraient subir une homogénéisation. Encore relativement épargnés jusqu’ici, les cours d’eau dans l’hémisphère sud devraient être particulièrement affectés. Et pour cause : comme jusque là ces régions n’ont pas été confrontées à ce problème, elles n’ont pas encore adopté de politique limitant l’introduction de nouvelles espèces.